Comprendre son existence pour s’en libérer : ‘La boîte de Pandore’
‘La boîte de Pandore’ est un récit initiatique conté par sept de mes oeuvres.

Ce projet artistique raconte mon cheminement d'un monde sans repères vers une direction à suivre dans la vie, à travers différents thèmes : la recherche du sens de la vie, la place de la religion, de l’art dans la société, ou encore la relation à l’instinct.

L’idée est de jouer sur trois niveaux de lecture (le visuel, le titre et une phrase en prose), plus ou moins abstraits pour délivrer le message philosophique derrière l’étape présentée.

Je vous invite donc, au fil d’un texte explicatif à découvrir ces sept étapes ainsi que les clés pour les déchiffrer. 
Je pars du postulat que toutes nos actions sont régies par la loi de l’évolution de la vie sur terre.

Ainsi, nos désirs et nos besoins nous poussent à trouver les conditions idéales pour créer la vie et la perpétuer. Si ces besoins sont satisfaits, notre survie est assurée et la vie peut continuer à se maintenir et à croître.  

C'est le cas pour les besoins physiologiques : la faim, la soif, la respiration, le sommeil, qui nous permettent de survivre et de rester dans une santé acceptable afin de pouvoir nous reproduire facilement.

Les besoins de sécurité suivent le même processus, de même que les besoins d’ordres psychologiques. Prenons l'exemple du besoin d’appartenance à un groupe social : au sein d’un groupe, nous sommes moins exposés au danger, et de l’entraide est possible en cas de difficulté. La satisfaction de ce besoin augmente nos chances de survie, de reproduction et répond au sens originel de la vie.
Parlons ensuite de la conscience.

Nous appartenons à l’espèce humaine qui a développé la conscience.

Cette conscience nous permet de savoir que nous existons et que nous allons mourir un jour. Elle nous permet de comprendre que nous sommes un maillon de la chaîne de l’évolution de la vie, de l’évolution de notre espèce. Nous vivrons un certain temps sur cette planète, et lorsque nous mourrons notre conscience s’éteindra.

Cette conscience nous permet de comprendre par quoi sont dirigés nos besoins et par conséquent nos actions. Nous savons pourquoi nous existons, dans quel but, et ce qui nous pousse à agir d’une façon ou d’une autre.

Cette conscience et les nouveaux besoins qui y sont associés (besoin de sens et besoin d’autonomie) entrent en contradiction avec le sens même de l’existence de l’espèce humaine. (L’autonomie correspond au fait de prendre ses propres décisions)

Avec ces nouveaux besoins, le paradoxe suivant apparaît : nous avons besoin de prendre nos propres décisions mais nous ne sommes pas libres de nos choix ou de nos actions qui sont régis par la loi de l’évolution.

Le fait qu’un besoin soit comblé suscite du plaisir et à contrario, le fait qu’il ne soit pas comblé engendre de la souffrance. L’homme de par sa nature recherche constamment le plaisir. L’existence humaine, dans le contexte d’une contradiction entre les besoins pré-conscience et les besoins post-conscience, représente donc une forme de tragédie. Il apparaît alors impossible de combler tous nos besoins, certains entrant en contradiction avec d'autres.
Cette tragédie est-elle inévitable ?

Dans son histoire, l’homme a été habitué à devoir fournir un effort important pour combler ses besoins et obtenir du plaisir en récompense. L’espèce humaine est aujourd’hui prospère et accède à des plaisirs “matériels” plus facilement. Un plaisir instantané, trop abondant et obtenu sans effort, deviendra rapidement fade. Il apparaîtra comme normal et la moindre contrainte ou le moindre effort deviendront psychologiquement difficiles, engendrant une souffrance de plus en plus importante.

D’autres besoins, comme le sens ou l’estime, poseront problème car l’individu s’enlisera dans le plaisir spontané permanent et il deviendra incapable à combler ses autres besoins.

Apparaît alors le paradoxe de l’inconfort : Trop de confort engendre de la souffrance, du fait de l’évolution de nos modes de vie ; du fait que l’Homme a surpassé sa condition précaire d’animal sauvage en quête de survie et de reproduction.

La nature nous pousse vers le confort mais nous pousse en parallèle vers l’évolution constante, l’amélioration perpétuelle, nous entraînant par définition en dehors de notre zone de confort. 

Pour contrer ce paradoxe il faudrait donc se mettre continuellement en situation d’évolution, en situation de recherche du confort mais avec un inconfort délibéré. Cette discipline pourrait être dosée pour que l’inconfort soit acceptable : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
La voie qu’a emprunté Siddhartha Gautama, plus connu sous le nom de Bouddha, (peut-être d’autres personnes avant lui et certainement de nombreuses après lui) est la voie de Vipassana.

Cette voie consiste dans un premier temps à être conscient de ce que l’on ressent car nos actions sont la réaction à nos sensations et ces dernières sont directement liées à nos besoins. La technique Vipassana consiste à ne pas juger nos sensations lorsqu’elles apparaissent mais seulement à les observer et à les accepter ; c’est ce que l’on appelle l’équanimité.

Avec un travail constant et conséquent, il est alors possible, de se détacher des conditionnements de la nature, ou tout du moins ne plus en être esclave.

Cette pratique nous permettrait ainsi de prendre du recul sur la souffrance et de s’en détacher.

Malgré tous les bienfaits de cette technique, une vie avec trop peu de plaisir bien que sans souffrance ne trouve pas sens à mes yeux. Cette technique me semble incomplète mais apporte des clés intéressante pour combattre la souffrance. 
Tous les êtres humains naissent et évoluent avec des besoins. Les assouvir tout en sachant pourquoi nous le faisons, satisferait aussi les besoins de sens et d’autonomie.
Notre contrôle sur la satisfaction de nos besoins est limité. Il est possible d’essayer de les combler, de comprendre comment le faire, mais il est impossible de maîtriser tous les paramètres nécessaires à leur accomplissement.

Pour trouver des solutions aux paradoxes mis en évidence, je verrais plusieurs axes :

- Comprendre les lois de la nature et les paradoxes liés à notre espèce
- Faire un état des lieux du remplissage de nos besoins et les combler au mieux de manière égale
- S'entraîner à l'équanimité pour ne pas créer de désir ou d’aversion envers les choses que l’on ne contrôle pas
- S’imposer un inconfort délibéré mesuré

Ainsi grâce à la compréhension de son existence il serait possible de se libérer.